jeudi 14 mai 2020

Ermite ornemental

Afin d’agrémenter son ordinaire (et plus précisément la vue depuis son salon), un excentrique anglais (pléonasme ?) eut l’idée (lumineuse ?) d’incorporer à son jardin un être vivant pour gambader, folâtrer dans les herbes folles, les campanules.

{comme un sauvageon

ou

un animal des bois qui n’aurait pas eu l’indélicatesse de migrer sous d’autres latitudes

-dans le jardin d’à-côté par exemple-

 ou de se cacher impunément au moindre bruit émis}  

Charles Hamilton passa une petite annonce. Un vieux misanthrope y répondit. Ce dernier n’avait rien de particulier à faire, si ce n’est de vaquer à ces inopportunes occupations, de ne parler à quiconque, de se comporter comme s’il fût seul sur Terre et que la nourriture lui tombât du ciel. 

Avec ses guêtres, il farfouillait la forêt limitrophe. Se postait à l’orée de celle-ci. Y exposait le trophée de sa hure malodorante afin qu’un sénile snob en galante compagnie pût s’extasier de ce pittoresque spectacle.
 
Eut il davantage d’entretiens avec les loutres, les campagnols, les étourneaux ?
 
Eut il le désir -non assouvi- du tuer son créancier ? De rompre la laisse par laquelle l’oiseleur le contraignit ? De garnir le paillasson de Sir Hamilton d’une royale fiente ?