vendredi 15 novembre 2019

Fiasco II


Voulant attenter à sa vie « discrètement » un type -que le commerce avec ses contemporains rebutait- décida d’en finir aussi subrepticement que l’idée lui fût venue ; alors qu’il était véhiculé par l’un de ses proches, il défit sa ceinture pendant qu’il ouvrît la porte et contre la chaussée se vida avec toute la violence que la vitesse calfeutre d’ordinaire dans le confort moderne des berlines de luxe.

Comme personne ne l’eut suivi et qu’il ne pût de fait s’aplanir sous la carrosserie subséquente d’un autre « tombeau ouvert » et que sans doute gêné aux entournures par la hardiesse d’un tel comportement -aussi irrespectueux que désinvolte- l’ami avait pris la poudre d’escampette ou plutôt avait continué son petit bonhomme de chemin comme si de rien n’était, il dut se résoudre à d’autres expédients pour se pourfendre.   
 
En contrebas d’un talus « coulait une rivière » : cahin-caha avec quelques viscères entre les mains {comme chapelets de saucisses} il dévala la colline pour s’y ficher dedans.

Le « démon des profondeurs » quand bien même il se gargarisa de plusieurs ‘baignoires’ lui refusa les abysses escomptées.

Ne voulant se discréditer davantage auprès des pêcheurs hésitant entre une caméra cachée de mauvais goût et une farce potache, il s’extirpa -tout emberlificoté de lui-même- des bas-fonds et, après s’être ébroué en moult grumeaux, continua derechef sa course folle…