mercredi 22 novembre 2023
sur un appui de fenêtre, un homme s’est assoupi
il a trouvé là de quoi ranger ses guiboles
ou plutôt de les détendre au maximum
a posé sous sa tête son havresac en guise d’oreiller
et bien qu’en plein vacarme
-en milieu hostile- -en pleine rue-
a su s’abandonner à ce point qu’il s’est soustrait à toute présence
! les hommes ne sont vraiment égaux que dans le sommeil !
sa barbe drue, longue et brune couvre ses épaules
il ressemble à Allen Ginsberg ce clodo me suis-je dit
la tronche qu’a dû faire la vieille
lorsque machinalement elle a posté son groin contre les vantaux
demain à la place du poète il y aura une jardinière (de fleurs)
mardi 26 septembre 2023
parfois le nuage de ma complexion
s’effiloche
ingambe
tout à la volonté de se perdre dans les nuées :
il n’est pas rare alors que je me fasse attaquer de toute part
tant l’occasion est belle dans le poulailler
d’occire la bête amoindrie
où s’arrête le territoire ? pourrais-je un jour me pétrifier à force de m’être caparaçonné ?
à l’ordinaire de-ci de-là
indolent
là où me pousse le vent
ni stratus ni cumulonimbus !
les chaussures ne se remplissent d’aucune obole
la chair a déserté le pied
c’est à se demander comment flamberge le corps
plus rarement, on ne saurait se l’expliquer
les mille et une particules de l’édifice pavoisent à l’unisson,
pépient, font un tintamarre à tout rompre :
impérieux le temps d’y penser
…
a-t-on déjà vu des nuages parfaitement ronds ?
s’effiloche
ingambe
tout à la volonté de se perdre dans les nuées :
il n’est pas rare alors que je me fasse attaquer de toute part
tant l’occasion est belle dans le poulailler
d’occire la bête amoindrie
où s’arrête le territoire ? pourrais-je un jour me pétrifier à force de m’être caparaçonné ?
à l’ordinaire de-ci de-là
indolent
là où me pousse le vent
ni stratus ni cumulonimbus !
les chaussures ne se remplissent d’aucune obole
la chair a déserté le pied
c’est à se demander comment flamberge le corps
plus rarement, on ne saurait se l’expliquer
les mille et une particules de l’édifice pavoisent à l’unisson,
pépient, font un tintamarre à tout rompre :
impérieux le temps d’y penser
…
a-t-on déjà vu des nuages parfaitement ronds ?
mercredi 11 janvier 2023
Le syndrome du « tigre en cage »
J’ai bien vu
Qu’il cherchait un vase
Où enterrer ses fleurs :
Il avait déjà de ces manigances de types pas drôles
Qui force sa nature
A débiter des sornettes -à contre temps-
Un désespoir cuit dans l’œuf
Qu’il essayait de refourguer à d’autres :
Une sorte de maladie mentale du monde
Qui étirait l’œil
Comme s’il fut prêt de tomber en 1000 morceaux ;
A tenter de se sauver en s’agrippant vaille que vaille à mes basques
Il s’embastilla à mes jarretelles…
Il devint jaloux
Puis soupe au lait
Puis tigre de carpette
A éructer à l’encontre de présentateurs télé
A scier la bonhomie ambiante d’une digression acerbe
S’ébarbant d’orages même dans la candeur des rires des enfants
jeudi 8 septembre 2022
Portrait entropique
« les valises qui n’ont jamais vu la mer »
-tel un boxeur
la trogne pleine de gnons-
le crâne a avalé les yeux
qui en explosions sourdes
ont coulé en dehors des cavités
comme autant de bougies que l’on aurait oubliées (d’étreindre)
et qui se seraient asphyxiées de leurs propres eaux.
-tel un boxeur
la trogne pleine de gnons-
la margelle y est grise : on jetterait bien
dans cette béance des cailloux
afin de vérifier s’il y niche ou non
une bête mais personne ne s’y risque
tant le pourtours inquiète
-tel un boxeur
la trogne pleine de gnons-
la déliquescence a pour corollaire
l’odeur du tabac froid : on traine sur ce tarmac
comme dans les lieux déshumanisés
-centres commerciaux, hôtels périurbains, bistrots miteux-
un regard inexpressif et anxieux que rien n’oppose
//////////////////////////////////////////////////////////////////
quelqu’un a jeté des pierres
au fond d’un puits vous dis-je ;
le sortilège a secoué sa poupée
tant et si bien que la tête s’est désolidarisée
les rats dans ce vestibule
tournent en rond, s’entredévorent
bouillie de fatigue
la peau des yeux se parcheminent ;
à l’aube on fait la lecture du malheur
après la tige de l’épuisement
la fleur de la mort
//////////////////////////////////////////////////////////////////
Une auréole de désolation
il y eut d’abord
les épaules
pailletés de salpêtre
quelques arbres déracinés
puis une clairière
aussi obscène qu’un nid
de sorte qu’il se plaçait
toujours face à son interlocuteur
quittant ce dernier à reculons
il se réveilla un matin
avec une déflagration
dans le cuir chevelu
trépané, tonsuré de vide
aucune mode ne vint opportunément à la rescousse
il hésita entre la kipa et le képi ; ne fit rien !
les dernières feuilles tombèrent à l’automne de sa vie
vendredi 10 juin 2022
fusées
un zeste de citron
des agrumes épluchés
du champagne dans un verre qui piaille
des baisers qui ont gardé du sel l’inextinguible
l’eau chaude qui dégouline
les jambes nues
le sein entraperçu
le vert de la forêt
la caresse d’un compliment à peine déguisé et dont on suit les jouissifs frissons
l’œil qui pétille
la bonne étoile
le pied de menthe chahuté qui délivre son givre
l’attente de l’être aimé
le tremblement d’une feuille dans une main ou sur un trottoir
l’offrande du soleil ou de la pluie
la légèreté de la libellule
les nuages qui s’effilochent
jeudi 6 janvier 2022
(théorie de) L’attention…
____...sur la route côtière
la présence des lapins
________la dispute à la beauté des vagues ;
le cuir de celles-ci
ondule un drapeau mou zébré
de milliers de lassos
lancés
on ne sait où par on ne sait qui
_____la mer peut cuire son œuf autant qu’elle veut
l’œil revient au pré…
_______de-ci de-là
___________________au creux d’une motte ;
dans la luzerne,
____sur la margelle d’un trou d’obus à demi éboulé,
se signale le pelage fauve de ceux qui n’avancent que pieds joints
; en bondissant ;
ce qui -ce me semble- colporte joie et ridicule au furtif et à l’inconsidéré de leurs courses éparpillées
derrière le barbelé…
______…les enfants tiennent comptabilité des V de la victoire
lundi 13 septembre 2021
« Totem d’immunité »
Il y a là quelque tumulte proprioceptif, des gens qui s’empoignent, se viandent ou se bousculent pour être à la bonne place, un tintamarre doublé d’un soleil à couper au couteau, de la sueur, des jurons, des bagages chamarrés, de la pagaille et l’envie d’en découdre.
C’est pile le moment choisi par la vache sacrée pour se poser sur les rails.
Certains prétendent l’avoir vue venir de loin ; dodelinante, oisive, dans les naseaux un remugle de latrine, les os saillants (à croire qu’elle ne se sustente jamais), les pieds crottés, l’œil bovin (forcément) ; dubitative.
Par quelle diablerie en vient-elle à préférer -pour son séant- la saillance d’une barre de fer à la couche meuble d’un gazon certes brûlé mais nettement plus accort.
La logique voudrait que le plus à cran sorte du bois, l’exhorte, la houspille ou lui fiche le pied au flanc afin qu’elle déguerpisse mais non le silence propitiatoire se répand -tel l’encens- si bien qu’il faut attendre qu’elle daigne camper son décret d’inertie ailleurs.
Certaines personnes ainsi ne servent à rien mais contraignent à la componction.
jeudi 25 février 2021
Cosmogonie du gibier
(tel un amant épris de jalousie)
je lis ton courrier
j’écoute aux portes ;
parfois il me semble que tu t’en aperçoives et pourtant tu te tais
je consigne ce que tu as lu
ce que tu aimerais t’offrir ;
si je n’étais si souriant, si cool, tu pourrais me prendre pour un agent de la Stasi
aussi je connais tes flirts
les indiscrètes questions que tu te poses :
je me garde bien de tenir un secret et préfère planter des pancartes devant ta fenêtre afin de te faire comprendre que je sais (mais tu t’en fiches)
quand tu chuchotes
je braille à l’aide d’un porte-voix :
les vendeurs affluent
labourent (de promiscuité) ton jardin
si tu le souhaitais je pourrais te montrer les empreintes que tu laisses dans la neige
la carte des chemins parcourus
les sicaires tapis dans le décor
les émotions prédictives
…
la traque continuera même après ta mort :
rien n’épuise un algorithme
**************************************************
tu lances des fleurs dans la nuit
telles des armoires
pries pour que tout advienne
alors que l’oubli s’est oublié lui-même
tu es un prophète sans téléphone
avec dans les poches des ficelles des nœuds
c’est un amour évadé de sa bouteille
un châle perdu dans une gare
tu cites des proverbes n’ayant jamais vu la mer, des oiseaux hors du paradis, tu laves la pluie, t’endors dans ta chemise
pas de commencement ni d’azur cabré
tu parles une langue ancienne
aussi morte que ton cœur
tu aimerais le macchabé qui remonte la rivière, qui s’agrippe aux barreaux, celui qui hante le château, dévore sa dépouille
**************************************************
le capitalisme de surveillance s’apparente à l’organisation d’un « flash mob » à l’échelle de la planète ; la voix off des téléréalités -dans les années 2000- fut la mesure annonciatrice de cet événement
je lis ton courrier
j’écoute aux portes ;
parfois il me semble que tu t’en aperçoives et pourtant tu te tais
je consigne ce que tu as lu
ce que tu aimerais t’offrir ;
si je n’étais si souriant, si cool, tu pourrais me prendre pour un agent de la Stasi
aussi je connais tes flirts
les indiscrètes questions que tu te poses :
je me garde bien de tenir un secret et préfère planter des pancartes devant ta fenêtre afin de te faire comprendre que je sais (mais tu t’en fiches)
quand tu chuchotes
je braille à l’aide d’un porte-voix :
les vendeurs affluent
labourent (de promiscuité) ton jardin
si tu le souhaitais je pourrais te montrer les empreintes que tu laisses dans la neige
la carte des chemins parcourus
les sicaires tapis dans le décor
les émotions prédictives
…
la traque continuera même après ta mort :
rien n’épuise un algorithme
**************************************************
tu lances des fleurs dans la nuit
telles des armoires
pries pour que tout advienne
alors que l’oubli s’est oublié lui-même
tu es un prophète sans téléphone
avec dans les poches des ficelles des nœuds
c’est un amour évadé de sa bouteille
un châle perdu dans une gare
tu cites des proverbes n’ayant jamais vu la mer, des oiseaux hors du paradis, tu laves la pluie, t’endors dans ta chemise
pas de commencement ni d’azur cabré
tu parles une langue ancienne
aussi morte que ton cœur
tu aimerais le macchabé qui remonte la rivière, qui s’agrippe aux barreaux, celui qui hante le château, dévore sa dépouille
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le capitalisme de surveillance s’apparente à l’organisation d’un « flash mob » à l’échelle de la planète ; la voix off des téléréalités -dans les années 2000- fut la mesure annonciatrice de cet événement
mercredi 23 septembre 2020
Dystopie 23
Sous les effets conjugués de la surpopulation, de l’opportunisme et du lucre, les gouvernements se radicalisent.
Les tyrans ayant pris le pouvoir, personne ne bronche lorsque le plus fort de la meute annexe le voisin. Dans un mouvement similaire et afin de ne pas être les dindons de la farce, tous procèdent de la sorte. Les anciennes colonies redeviennent des prés carrés. L’esclavage, bien que ce substantif soit inusité, rétabli.
La terminologie « protection des peuples amis » fabrique du ralliement.
mercredi 19 août 2020
Le trophée
arcboutée à la renverse
des vagues
sur une bouée fluo
gonflable
-la chevelure ravinée de sable de sel-
elle lance
-sur l’embarcation de plastique-
une jambe
échoue
présente l’autre, se ravise ;
agrippe une poignée près de l’oreille de l’animal
se hisse
rampe de guingois
&
expose éhonteusement son fessier
ô soleil ô estivants
à Félix Vallotton, elle offre la pareille : L’Enlèvement d’Europe par Zeus déguisé en taureau sauf qu’ici pas de puissant mammifère de couleur blanche mais un cacatoès aux plumes criardes :
quelques grammes -de pétrole- métamorphosés en oriflamme sur laquelle se juche -ô concordance des temps- une déesse callipyge
*************
fenêtre
mer qui pépie qui piaille
qui mange ses oiseaux
les enfournant dans de grands sacs
qui picore sa jambière
qui pétille où fraye le vif argent des écailles d’or des poissons catapultés par le soleil
qui gazouille
m’épuisant à lutter contre le cuir des vagues
dussé-je nager jusqu’à l’horizon
je n’ouvrirais nulle volière
*************
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